Vous avez beau procéder à son éducation dans les règles de l’art et il a bien assimilé les règles de propreté, au départ. Mais voilà, dernièrement, votre chien ne connaît plus aucune limite quant aux endroits pour se soulager. Voici le décryptage de ce comportement pour le moins inadapté et quelques pistes pour le corriger.
Une insuffisance hormonale post-stérilisation
Une première explication, au fait que votre chien, qui a auparavant bien intégré les règles de propreté, se mette à uriner partout est à chercher du côté médical. Chez les chiennes stérilisées, ce comportement peut effectivement provenir d’un déséquilibre hormonal. Notons que c’est par le retrait des ovaires que le vétérinaire a mis fin à la fertilité de l’animal. Bien que d’autres glandes de son corps produisent des œstrogènes, il peut arriver que la quantité de ces hormones circulant dans son système ne soit plus suffisante. Cela se manifeste alors par une incontinence due à un défaut de contrôle sur les sphincters de la partie basse de la vessie. L’animal pourra toujours essayer d’atteindre sa litière, mais quand ses muscles lâchent, il n’y pourra rien faire. Une consultation médicale suivie d’une prescription adaptée est alors la solution.
Un problème organique et mécanique
La perte de contrôle sur la miction peut provenir d’une maladie qui se déclare au niveau d’un organe comme la vessie ou la prostate. L’hypertrophie bénigne siégeant sur ce dernier organe peut expliquer qu’un chien non castré déjà propre se remette à uriner un peu où il veut. Ce scénario est, en réalité, assez contradictoire. L’animal va salir tous les coins de la maison par émission involontaire d’urine qu’il a cherché à retenir, à cause du malaise que lui cause sa prostate. Le trop-plein de la vessie fait que le chien va uriner, malgré lui, dès qu’il se trouve dans une position créant une compression sur l’organe : quand il se place dans sa couchette, par exemple. Le même tableau se retrouve dans les cas de polypes qui se multiplient sur la paroi de la vessie. Empêchant les sphincters de se refermer entièrement, ces végétations donnent lieu à des fuites que le chien n’est pas capable de contrôler.
Des problèmes endocriniens graves
Parmi toutes autres explications à évoquer devant un chien qui perd ses acquis en matière de propreté, il faut également inclure l’éventualité d’un PUPD. Le syndrome qui se cache derrière ce sigle fait que l’animal développe un besoin plus important de boire – polydipsie, ce qui augmente la production d’urine – polyurie et multiplie les envies de se soulager. Les vétérinaires évoquent la maladie lorsque l’animal ingurgite une quantité de boisson d’environ 100 ml par kilo de poids par jour. Le dosage de la glycémie figure parmi les premières analyses biologiques prescrites et révèle, dans la plupart des cas, la présence d’un diabète. L’animal peut également souffrir d’hypercorticisme.
Zoom sur le marquage de territoire
En dehors de toute explication médicale, il se peut que votre chien urine où il veut dans une démarche de marquage de territoire. Un signe ne trompe pas lorsque c’est dans cette intention qu’il le fait : lorsqu’il urine, il lève une patte et choisit des endroits caractéristiques comme le bas des pots de fleurs ou les pieds des meubles. Une fois encore, cette attitude se manifeste chez un animal qui a déjà été éduqué correctement à la propreté. Elle apparaît lorsque le chien s’approche de ses 6 – 8 mois, ce qui correspond au début de sa puberté selon sa race. Ce comportement est d’autant plus observé chez les chiens qui sont abrités dans un même foyer que d’autres animaux, congénères ou non. Il arrive, même, qu’il apparaisse lorsque de nouveaux membres arrivent dans la famille : un bébé, un nouveau partenaire ou colocataire. Le chien cible alors spécifiquement les affaires appartenant à ces sujets pour faire entendre que ceux-ci viennent d’entrer dans un domaine où il règne en chef.
L’animal peut aller jusqu’à uriner sur des objets inanimés nouvellement installés – radiateur, piano, etc. – toujours dans cette optique de rappeler que le territoire est le sien. Dans ces cas-là, c’est surtout de patience que le maître devra s’armer, car seules des mesures méthodiques pourront arriver à corriger ce comportement. Entre autres, il faut nettoyer les traces d’urine immédiatement après que le mal a été fait pour que justement, la place ne soit pas marquée comme un coin pipi autorisé. Le but étant de faire disparaître complètement l’odeur de l’urine, le recours à des nettoyants enzymatiques va souvent s’imposer. Le second recours est de monter une barrière empêchant l’animal d’avoir accès à l’endroit qu’il tend à souiller. Les comportementalistes de chien recommandent, par ailleurs, de procéder par substitution. L’idée est de familiariser l’animal à avoir des activités gratifiantes à l’endroit que vous ne voulez plus voir arrosé. Si vous passez plusieurs jours à y jouer avec lui ou à l’y nourrir, il va l’assimiler à cet usage au fil du temps et ne s’en servira plus pour se soulager.
Une éducation inappropriée ou un appel au secours
Enfin, il ne faut pas perdre de vue la possibilité que si le chien fait pipi partout, c’est peut-être que son éducation à l’hygiène n’a pas été correctement faite. Reprendre tout du début sera alors la seule option, en identifiant auparavant les paramètres qui ont pu causer l’échec : trop de rigidité ou de conciliation, pas assez de temps d’assimilation, etc. D’autre part, certains chiens font cela pour communiquer avec son maître sur quelque chose qui le rend anxieux. Ceci est particulièrement vrai lorsqu’il produit le comportement uniquement quand le maître est absent. Enfin, chez les chiens très âgés, cela entre dans un tableau de sénilité où l’on observe, en plus, une baisse d’interaction avec ses pairs, une altération du sommeil et une désorientation spatio-temporelle.
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